Coups de cœur

La centaine d'amour
J'ai faim de ta bouche, de ta voix, de tes cheveux
et dans les rues je vais sans me nourrir, silencieux
Le pain ne me nourrit pas, l'aube est incontrôlable
Je cherche le son fluide de tes pieds dans la journée
(premier quatrain du sonnet XI)

Requiem
REQUIEM : ÉPILOGUE, I
Et j'ai appris comment s'effondrent les visages,
Sous les paupières, comment émerge l'angoisse,
Et la douleur se grave sur les tablettes des joues,
Semblables aux pages rugueuses des signes cunéiformes ;
Comment les boucles noires ou les boucles cendrées
Deviennent, en un clin d'œil, argentées,
Comment le rire se fane sur les lèvres sombres,
Et, dans un petit rire sec, comment tremble la frayeur.
Et je prie Dieu, mais ce n'est pas pour moi seulement,
Mais pour tous ceux qui partagent mon sort,
Dans le froid féroce, dans le juillet torride,
Devant le mur rouge devenu aveugle.

Oeuvres poétiques
Tant que mes yeux pourront larmes épandre
A l'heur passé avec toi regretter,
Et qu'aux sanglots et soupirs résister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre ;
Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignard luth, pour tes grâces chanter ;
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toi comprendre ;
Je ne souhaite encore point mourir,
Mais, quand mes yeux je sentirai tarir,
Ma voix cassée et ma main impuissante
Et mon esprit en ce mortel séjour
Ne pouvant montrer plus signe d'amante
Prierai la mort noircir mon plus clair jour.

Le temps liquide
En résidence d'artiste dans une péniche nommée l'Ange Gabriel, Nimrod écrit sur le quotidien de sa vie de tchadien européen et ses rencontres fortuites.

La poésie a mauvais genre
Pour tous les amateurs et auteurs de poésie, une étude intéressante sur le statut du poète au fil du temps et sur ce genre, à part, qu'est la poésie.