Coups de cœur

Fragments d'un discours amoureux toujours renouvelé, persistance d'un romantisme mélancolique. Les likes ne sont pas des mots d'amour.  

LA FIN DE CE POÈME
VA VOUS ÉTONNER !!!
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Le poème va commencer tout de suite
Mais avant, il faut que je te dise
que j’ai tellement mal, putain
Que ce poème vous est présenté par
Mes Souvet’®
« Les sous-vêtements Mes Souvet’®
S’adaptent à toutes les morphologies
même la tienne, grosse merde
même la tienne, sac d’os
Et sont conçus dans un textile
Soucieux de la planète et ses écosystèmes
Avec Mes Souvet’®, je sais où mettre ma #########»
Perso, je porte un boxer Mes Souvet’®, là maintenant
Et même si le prix n’est pas forcément abordable
pas de tarif demandeur d’emploi, #déso
La douceur de la matière sur ma peau sensible
Ajoutée à la certitude de faire un geste qui compte pour la
planète
Ça m’a convaincu
mais le chèque de sponsoring a aidé aussi, j’avoue
Bon, maintenant j’espère que t’es prêt
Pour le poème d’aujourd’hui
Bonne lecture :

Il faut que je pense à te dessiner aussi le détail d'un pétale, la pointe de flèche d'une envergure d'oiseau, une fourmi, c'est tellement bien fait une fourmi. Je dois te dessiner la trace d'un chien dans la neige, l'intérieur d'une coquille de noix, l'écume qui claque sur le coque d'un bateau, un chardon en fleurs, ce que le vent transporte à l'orée des saisons. [..]

Extrait de Présence pure:

L'arbre est devant la fenêtre du salon. Je l'interroge chaque matin: "Quoi de neuf aujourd'hui?" La réponse vient sans tarder, donnée par des centaines de feuilles: "Tout".

C'est la nuit que j'ai le plus envie de lui parler, quand l'éclat des lampes sur la fenêtre du salon me le rend invisible. Je sais qu'il est là, veillant dans le noir et le savoir m'apaise - comme à l'enfant perdu dans son sommeil, la voix des parents dans la chambre voisine.

La couleur jaune monte à ses feuilles comme le rouge aux joues des timides...

Douna Loup est une écrivaine contemporaine. Dans cet extrait du recueil Langue Océane, elle remonte à la création du langage car nommer c'est permettre d'exister.

Je te demande de me nommer
ce n'est quand même pas compliqué, tu me nommes et je
partirai
tu me nommes et une fois dite je serai à nouveau moi-même
je n'aurai plus l'impression de brouillard
de manque au fond de la sirène
tu as pris un morceau de la sirène et tu ne veux plus rien
nommer
nomme juste une écaille et je serai libre
nomme un morceau de ma main et je serai libre
donne-moi un verbe et je serai libre

Robert Desnos, poète surréaliste, résistant, interné à Theresienstadt en Tchécoslovaquie, mourra le 8 mai 1945, peu de temps après sa libération. Il est encore à Paris  sur la période 36-40.   Comme exercice d'écriture à contrainte cher aux surréalistes, il s'impose d'écrire chaque jour un poème sur des sujets des plus divers. En voici un sur le printemps. 

Le soleil se pressent déjà derrière la brume

Le fleuve coule plus nonchalamment

Le trottoir sonne sec sous le pas

Et le son des horloges est plus clair

Vienne l'indécis mois de mars

Et les langueurs délicieuses

Du printemps

Avant de s’établir à Toulouse, Souad Labbize a vécu à Alger, en Allemagne et à Tunis.

Très sensible à la question de l’égalité entre hommes et femmes, elle fait partie de ces femmes qui se sont exilées pour s'éloigner exercer son droit à franchir les frontières et vivre comme elle le souhaite.

Dans Enfiler la chemise de l'aïeule, elle évoque la figure maternelle et ce qu'elle lui a transmis à travers des petites phrases du quotidien, qui étaient aussi des paroles de sagesse.

Tu disais une telle

a perdu une tuile

J'aimais ce toit qui laissait 

faire sa vie ailleurs

offrant aux enfermées une vue sur le ciel

Madame tout le monde fait de la poésie et ça lui plaît, d'écrire ce qui lui passe par la tête. 

Réinvention de la poésie amoureuse à travers le jeu des pronoms. Elégance et sensualité du vous au moment où il passe au tu. 

Recueil de poèmes urbains mélancolique et désenchanté.

Ne sommes-nous pas tous un peu des génies?

Fabien Drouet, le poète de la tendresse, nous parle ici de sa grand-mère, et cela ne doit pas être simple tous les jours avec elle...

Les éditions Denoël publient les oeuvres complètes de Blaise Cendras dans une très belle collection dont voici le premier volume. Les poèmes sont présentées dans leur typographie d'origine, avec des illustrations de Fernand Léger, Sonia Delaunay, Modigliani et d'autres. Un très beau cadeau de Noël!