Ni tout à fait même ni tout à fait autre
L'été est le temps des lectures plus longues, celui des livres qu'on a gardés en se disant, je le lirai..
Voici deux livres très différents mais qui se rejoignent sur la question de la relation à l'autre quand l'autre est très différent de soi.
La Petite fille (Gallimard) de Bernhard Schlink, également auteur du roman Le Liseur, raconte comment Kaspar, vivant à Berlin, libraire de son état, accueille pour la première fois sa petite-fille par alliance, âgée d'une quinzaine d'années. Or celle-ci fait partie d'une communauté rurale, en ex -Allemagne de l'est, proche des idéaux fascistes: force, violence, xénophobie, conservatisme des moeurs. Mais cette fois, ces idées auxquelles il n'adhère pas du tout, s'incarnent dans sa petite-fille, par ailleurs vive, intelligente, douée pour la musique. Comment construire une relation de confiance, sans juger mais en espérant qu'elle découvre que d'autres chemins sont possibles? Tel est l'enjeu de ce très beau roman.
Avec Ni loup ni chien (Editions du Sonneur), Kent Nerburn nous emmène en pick-up à travers le grand ouest américain, dans une réserve indienne. Un vieil indien demande au narrateur Nerburn, connu pour ses recherches sur les Indiens de la réserve ojibwe Red Lake, de venir lui rendre visite. Il lui demande de l'écouter raconter l'histoire de son peuple et de l'écrire. Mais avant cela, pour bien l'écrire, il doit se débarrasser des préjugés d'homme blanc sur les Indiens. Préjugés négatifs, mais aussi préjugés trop favorables qui sacraliseraient à outrance tout ce qui est indien. D'ailleurs le nom d'indien, lui-même n'est-il pas fondé sur une erreur , celle de Colomb pensant découvrir les Indes... Ni loup ni chien, là encore il faut trouver le chemin d'une relation véritable.
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