Un balcon en forêt

Coup de coeur pour La Petite menteuse de Pascale Robert-Diard

 

 

Lisa Charvet, âgée de 18 ans environ, se rend chez l'avocate Alice Kéridreux pour lui demander de s'occuper de son affaire. Elle veut être défendue par une femme. Trois ans auparavant, un premier procès avait statué qu'elle avait été victime d'un viol par Marco Lange ; et celui-ci avait été arrêté et écroué. Comme il fait appel, un procès d'assises va se tenir. Inutile de garder le secret puisque le titre le révèle, Marco Lange n'est pas coupable. C'est ce que Lisa est venue révéler à son avocate. On pourrait s'arrêter là, la fille a menti, l'homme est innocent. Mais l'avocate, qui doit plaider aux assises, va chercher à comprendre ce qu'il s'est réellement passé et pourquoi Lisa n'a pas dit la vérité. C'est que la vérité fait parfois tellement honte que l'on préfère le mensonge. Pascale Diard raconte à merveille cet état d'adolescence, à la fois d'hypersensibilité au regard d'autrui, de découverte de la sexualité, âge des réputations faciles à faire et impossibles à défaire. Par le biais de l'avocate, elle se penche aussi sur le comportement des adultes qui entouraient Lisa, pleins de bonne conscience et d'empathie, mais lesquels, n'analysant pas assez, ont pu commettre de graves erreurs et empêcher ceux qui doutaient de s'exprimer. C'est un roman tout en finesse, qui montre que démêler le vrai du faux est parfois une affaire de temps, de ténacité et de véritable écoute.

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